Le Conseil d’Etat surseoit à statuer sur la portée territoriale du droit au déréférencement

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Par son arrêt Google Spain du 13 mai 2014, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a consacré le droit pour toute personne d’obtenir le déréférencement de données en libre circulation la concernant. De ce fait, l’exploitant d’un moteur de recherche doit, sur demande de l’intéressé, supprimer de la liste des résultats obtenus à la suite d’une recherche Google les liens vers des pages web publiées par des tiers mais n’est pas tenu d’effacer ces informations des pages web sur lesquelles elles ont été publiées.

Une délibération de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a mis en demeure la société Google, lorsqu’elle fait droit à une demande de déréférencement, de supprimer de la liste de résultats, affichée à la suite d’une recherche effectuée à partir de son nom, de liens menant vers des pages web, sur toutes les extensions de nom de domaine de son moteur de recherche.
Ne s’étant pas conformée à cette mise en demeure dans le délai qui lui était imparti, la Cnil a infligé à Google une sanction rendue publique de 100.000 € contre laquelle la société a saisi le Conseil d’Etat.

Dans une décision du 19 juillet 2017, le Conseil d’Etat estime que la portée de ce droit pose plusieurs difficultés sérieuses d’interprétation du droit de l’Union européenne.
s’estimant incompétent pour statuer sans que la CJUE ne se prononce sur ces questions, le Conseil d’Etat sursoit à statuer et renvoie à la Cour des questions préjudicielles sur ces différents points. Il statuera sur la requête de la société Google une fois en possession des réponses aux questions transmises à la CJUE.